Il y a trois semaines, Madame Bovary reprenait du service et vous proposait ses plats, boissons et pâtisseries à emporter. Aujourd’hui, c’est avec soulagement et bonheur que le salon peut enfin rouvrir grand ses portes à sa clientèle.
Nous espérons retrouver ceux qui avaient l’habitude de passer le seuil pour déjeuner ou boire un thé et surtout que le confinement n’aura été qu’un éloignement temporaire.
Durant ces trois semaines un peu étranges au cours desquelles vous n’entriez dans le salon que le temps de retirer votre commande (et d’échanger tout de même quelques mots), nous avons eu l’heureuse surprise de constater que beaucoup de fidèles répondaient présents. Ceux qui ne juraient que par la tarte au citron meringuée avant la fermeture ont repris leurs bonnes habitudes dès le premier jour de déconfinement en commandant une formule tartine – tarte au citron. Alors que d’autres, qui avaient coutume de passer une partie de l’après-midi chez Madame Bovary, une fois leur journée terminée, ont avancé l’heure de leur rendez-vous avec l’héroïne flaubertienne pour emporter leur déjeuner sur leur lieu de travail. Les voisins non plus ne nous ont pas oubliées ; ils se sont empressés de traverser la rue pour réserver une salade à midi ou, à l’heure du goûter, nous ont passé un coup de fil pour demander une glace avec un café. Je pense également aux commerçants et restaurateurs du quartier qui ont manifesté leur solidarité en passant chercher à manger durant leur pause ou après leur service. Pour eux non plus cette période n’a pas été facile et l’avenir s’avère parfois inquiétant, nous leur en sommes d’autant plus reconnaissantes.
Il faut désormais aller de l’avant en espérant que cette épreuve ne laisse pas trop de traces. La vigilance reste de mise, nous ne reprendrons pas exactement les choses là où nous les avons laissées, la vie sera un peu différente, meilleure peut-être.
Quoiqu’il en soit, nous sommes heureuses de vous retrouver, en chair et en os, même si masqués, heureuses d’entendre le bruit des conversations, des rires, des fourchettes qui se posent dans les assiettes et du thé que l’on verse dans les tasses.
Madame Bovary reprend vie et sourit de nouveau.